Lors de plusieurs réunions de banques centrales en décembre, la plupart d’entre elles ont laissé entendre que les hausses de leur taux directeur seraient désormais terminées et que des baisses pourraient même intervenir en 2024. Comme c’est souvent le cas, c’est la Réserve fédérale américaine (FED) qui a lancé le mouvement. À l’issue de la réunion de l’institut des 12 et 13 décembre, Monsieur Powell, son président, a indiqué que de possibles futures baisses de taux font désormais partie des sujets de discussion au sein du comité. Ceci contraste fortement avec ce qu’il disait auparavant quant au fait qu’il était trop tôt pour parler d’assouplissement monétaire.
Suite à la baisse continuelle des taux d’inflation tout au long de l’année 2023, à un rythme ayant même surpris les banques centrales elles-mêmes, il n’est pas illogique que les instituts monétaires envisagent désormais de desserrer leur politique monétaire. En effet, la baisse de l’inflation est en grande partie le résultat des resserrements monétaires déjà opérés. Cependant, plus le temps passe et plus ces politiques plus restrictives ont d’impacts négatifs sur l’économie.
Le changement d’attitude de la part des banques centrales, avant tout par la FED, a ainsi maintenu un fort sentiment positif sur les marchés sur la fin d’année. C’est ainsi qu’après leur forte reprise du mois de novembre, les marchés actions ont poursuivi leur hausse sur décembre en avançant de 0,78% (MSCI World All Countries Index, en CHF, source Refinitiv). Seule la Chine a continué à décevoir en reculant de 6,16% (MSCI China Index, en CHF, source Refinitiv). Le marché actions chinois a d’ailleurs été décevant tout au long de l’année. Ceci peut paraître étonnant, car mis à part des difficultés concernant le marché immobilier, l’économie chinoise ne se porte pas trop mal, aussi bien au niveau de la croissance du PIB que des indicateurs avancés.
L’anticipation par le marché de plusieurs baisses du taux directeur par la FED en 2024, en amont d’éventuelles baisses de la part des autres banques centrales, a en revanche fortement pesé sur le dollar. C’est ainsi que le dollar index (panier de devises qui mesure l’évolution du dollar) a baissé de 2,09%, après sa baisse de 2,97% le mois précédent. La baisse sur l’ensemble de l’année étant de 2,11%. Face au franc suisse, la baisse du billet vert est encore plus impressionnante, avec une contraction de 3,84% sur le seul mois de décembre, après sa baisse de 3,88% sur novembre, et une contraction de 8,97% sur l’ensemble de l’année 2023.
Ainsi, les performances réalisées par un investisseur en franc suisse sont nettement moins impressionnantes que ce que pourraient laisser penser les niveaux atteints par les divers actifs internationaux. Le cas du métal jaune est à ce titre emblématique. Le cours de l’once d’or a terminé l’année sur un record annuel historique, à USD 2062,4 (LBMA Gold Price, source Investing.com), pour une hausse en dollar de 13,80% sur l’ensemble de l’année 2023. Mais ramené en CHF, le mois de décembre a été négatif pour l’or, avec une baisse de 2,57% sur ce seul mois. Sur l’ensemble de l’année, la perfor-mance de l’or en CHF a cependant tout de même été tout à fait honorable avec une hausse de 3,59% (LBMA Gold Price, en CHF, source Investing.com).
Au niveau des obligations internationales, le constat apparait encore plus sévère. Ces dernières réalisent une performance positive de 5,19% en USD (FTSE World Government Bond In-dex, source Refinitiv), après deux mauvaises années de suite. Mais ramenées en CHF, les obligations internationales réalisent une 3ème année de suite négative avec une perfor-mance de -4,83% (FTSE World Government Bond Index, en CHF, source Refinitiv). En revanche, pour les investisseurs suisses ayant choisi d’appliquer une couverture de change, la performance sur les placements obligataires a tout de même pu être positive avec une hausse de 1,55% (FTSE World Go-vernment Bond Index, hedgé en CHF, source Refinitiv).