Suite à des tensions sur le marché interbancaire aux États-Unis, le président de la Réserve fédérale américaine (FED), Jérôme Powell, a annoncé le 11 octobre que la FED a commencé à intervenir, par le biais d’achats d’obligations à court terme, et qu’elle allait continuer à le faire dans les mois à venir, afin d’augmenter la liquidité sur le marché. Monsieur Powell a néanmoins insisté sur le fait que cette nouvelle hausse du bilan de la FED n’était pas une reprise du quantitative easing (QE) ou assouplissement quantitatif. Cette dépiction fait penser à la fameuse peinture du peintre belge René Magritte, « la trahison des images » en 199.
Dans ce contexte et malgré des données macro-économiques qui continuent à être globalement décevantes, les marchés actions ont continué de monter, le marché américain atteignant même un nouveau plus haut historique.
Exprimés en CHF, le marché américain est monté de 1,00%, le marché européen de 2,03%, le marché suisse de 0,85% et les marchés émergents, pris dans leur ensemble, de 3,03%. Les marchés actions globaux, exprimés au travers de l’indice MSCI World net, se sont appréciés de 1,37%. L’or a également terminé le mois en hausse, avec une performance de 0,56%.
Ce mois d’octobre a aussi marqué la fin des huit années de mandat de Mario Draghi à la tête de la BCE, qui a ainsi passé les rênes à Christine Lagarde.
Super Mario, comme certains aiment l’appeler, a été l’artisan des assouplissements quantitatifs européens et des taux négatifs. Il a tenu ses promesses en faisant « quoiqu’il en coûte » pour sauver l’euro. L’euro a été sauvé, mais les disparités entre les États de la zone euro, notamment les différentiels du poids de la dette n’ont globalement pas été effacés.
Malgré la poursuite des tensions commerciales, la croissance de l’économie américaine durant le 3ème trimestre, publié fin octobre, a été de 1,9%, soit supérieure aux attentes de 1,6%, mais légèrement inférieure à celle réalisée durant le 2ème trimestre (2%). La tendance est donc tout de même au ralentissement.
Un des éléments qui permet clairement aux États-Unis de continuer à croître, alors que l’Europe est un peu à la traîne, est la croissance continue des déficits budgétaires. La croissance économique est donc en partie financée à crédit.
Le jour de la publication de la croissance du PIB a coïncidé avec la réunion de la FED, qui a annoncé une nouvelle baisse de son taux directeur de 0,25% pour ainsi se situer à 1,75%. Ceci a constitué la 3ème baisse du taux directeur depuis le début de l’année. De plus, comme mentionnée plus haut, la FED a également recommencé à inflater son bilan. Lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion, Jérôme Powell a en revanche clairement fait comprendre qu’il ne fallait pas s’attendre à d’autres baisses du taux directeur. Mais il a également dit que, sauf hausse significative et persistante de l’inflation, une hausse du taux directeur n’était pas non plus à attendre.