Nouveau président, même stratégie !

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Par

Sabahudin Softic

Fondé de pouvoir | Conseiller institutionnel

Durant tout le mois d’octobre, les publications de divers sondages se sont enchainées concernant les résultats des élections présidentielles américaines du 5 novembre 2024. Certains donnaient la vice-présidente sortante Kamala Harris comme gagnante, d’autres penchaient plutôt pour une victoire de l’ancien président Donald J. Trump. Dans tous les cas, le match s’annonçait serré. D’après ces sondages, on risquait donc d’avoir une victoire sans conviction, avec une très légère avance, d’un des deux camps. D’un point de vue de la légitimité, et donc de la stabilité politique, c’est la situation la moins favorable.

Pourtant, les marchés financiers ne semblaient pas s’en inquiéter. Certes, les cours de l’or ont poursuivi leur solide hausse des derniers mois avec une performance de 6,19% (LBMA Gold Price, en CHF, source Investing.com) sur le mois d’octobre, mais le marché actions est resté relativement stable. En fait, le marché américain est monté de 1,13% (S&P 500, en CHF, source Refinitiv), tandis que la plupart des autres marchés se sont contractés. Ceci ayant résulté en une baisse de 0,15% des actions mondiales (le MSCI World All Countries,
en CHF, source Refinitiv
).

Le jour des élections, la grosse surprise que personne ne semblait attendre est arrivée. À savoir, une victoire écrasante des républicains sur les démocrates. Donald Trump a gagné la présidentielle haut la main, notamment en remportant la totalité des États dits « swing states ». Ces derniers, penchent selon les élections soit pour les démocrates, soit pour les républicains, mais rarement tous pour l’un ou tous pour l’autre, comme cela a été le cas ce 5 novembre 2024. Le camp républicain aura donc les coudées franches notamment pour implémenter ses idées économiques.

Tout au long de la campagne présidentielle, Trump a fait un grand nombre de promesses. Sans entrer dans les détails de l’ensemble des mesures, on peut en citer deux très importantes : baisser les impôts et imposer de nouveaux tarifs commerciaux. Concernant la baisse des impôts, Trump n’a pas proposé de solution quant à leur financement. Le déficit budgétaire américain, qui selon les projections devrait déjà terminer 2024, dernière année de l’administration Biden, au-delà de 8% du PIB, va logiquement poursuivre sur cette voie, voire s’accentuer. La dette américaine devrait continuer à monter, comme c’était déjà le cas avec toutes les administrations précédentes depuis de très nombreuses années. Selon les projections, elle devrait dépasser les USD 36’000 milliards cette année, ce qui représentera plus de 120% de dette sur PIB.

Concernant l’autre mesure d’envergure, à savoir l’imposition de tarifs commerciaux, si elle peut potentiellement protéger les producteurs américains, elle risque aussi de péjorer les consommateurs. Un des principaux aspects de la politique annoncée est donc une potentielle hausse l’inflation, en raison de la poursuite des déficits et de la hausse des prix des produits importés.

À ce stade, les marchés semblent bien réagir à la victoire de Trump. Particulièrement, le marché actions américain d’ailleurs, puisque le jour de l’élection il est monté de 4,12% (S&P
500, en CHF, source Refinitiv
). Dans le même temps, les autres principaux marchés actions ont pour la plupart terminé cette journée en légère baisse. Il sera intéressant de voir si cette tendance va se poursuivre durant les prochains mois. De plus, au vu des politiques économiques annoncées, il y a également de fortes chances que la hantise des banques centrales, à savoir une inflation repartant à la hausse, se réalise.

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