Depuis le début de l’année, les mois se suivent et se ressemblent, et ce mois d’avril n’y a pas fait exception. Toutes les classes d’actifs, mis à part les liquidités, se situent en territoire positif depuis le début de l’année. Les principales hausses sont néanmoins à chercher du côté des actions.
Durant le mois écoulé, exprimés en CHF, le marché américain est monté de 6,45%, le marché européen de 5,97% et les marchés émergents, pris dans leur ensemble, de 4,48%. Les actions suisses, avec une progression de 4,39% sur le mois, ont atteint des nouveaux plus hauts historiques, à l’instar de la plupart des autres marchés actions d’ailleurs.
Malgré cet important appétit pour le risque, les cours de l’or sont également montés, avec une performance positive de 1,28% en CHF. Les taux obligataires de référence se sont aussi globalement compressés. Les investisseurs semblent donc euphoriques et prudents en même temps. Cela paraît plutôt incohérent, mais c’est clairement le cas depuis le revirement opéré par la Réserve fédérale américaine (FED) en fin d’année passée, suite à la nette chute des marchés actions. Pour rappel, jusqu’en fin d’année passée, la FED était en phase de resserrement monétaire et a donné de clairs signes d’arrêt depuis. D’ailleurs, la volonté de ne pas poursuivre le resserrement monétaire a été une nouvelle fois exprimée par son président, Jérôme Powell, lors de la réunion de la FED en avril.
Une pression de plus en plus grande est néanmoins exercée par le président américain pour que la FED aille même plus loin. Donald Trump s’est une nouvelle fois montré très vocal, par le biais de Twitter, quant à sa vision de ce que devrait faire Jérôme Powell, afin que les marchés actions soient encore plus hauts que ce qu’ils sont.
Pour l’anecdote, c’est l’exact opposé, de ce que le « twitteur en chef » avait prôné en 2012, bien avant d’être élu président.
Après tout, ne dit-on pas que le pouvoir change les gens ?
Après plus de 10 ans de hausses, les marchés actions sont à des niveaux très élevés, mais si la FED décidait effectivement de céder aux pressions du Président, en abaissant son taux directeur et en reprenant un programme d’assouplissement quantitatif, ces derniers pourraient potentiellement monter à des niveaux encore plus élevés.
La relativement bonne tenue des cours de l’or, ainsi que la pression baissière sur les taux obligataires semblent à priori intégrer la possibilité d’un nouvel assouplissement monétaire à venir.
Dans l’exemple ci-dessus, on constate que le coût annuel du service de la dette de l’État fédéral américain dépasse les USD 300 milliards par année. On comprend donc bien que du point de vue des emprunteurs, la poursuite des taux bas serait à privilégier. Tant que cela ne déclenche pas une nette hausse de l’inflation, et au vu des pressions politiques, les banques centrales n’ont à priori pas de raison de ne pas maintenir une politique monétaire accommodante.