Le mois écoulé a commencé par une nouvelle escalade des tensions commerciales. Dans une série de « tweets », le président américain a annoncé que de nouveaux tarifs, venant s’ajouter aux tarifs déjà en place, allaient s’appliquer dès le 1er septembre 2019 sur les produits chinois.
Sans surprises, les autorités chinoises ont rapidement annoncé que des mesures de représailles seraient décidées. Ces escarmouches entre les autorités chinoises et américaines se sont ensuite poursuivies tout au long du mois.
Dans les jours qui ont suivi la nouvelle offensive américaine, les marchés actions ont dévissé, les taux obligataires se sont compressés et le cours de l’or s’est une nouvelle fois apprécié, le métal jaune et les obligations jouant ainsi leur rôle de valeur refuge. Il faut néanmoins relever que, depuis le début de l’année, l’or a offert une bien meilleure protection que les obligations, contre les incertitudes grandissantes. Au 31 août 2019, la performance depuis le début de l’année du métal jaune étant à 20,19%, alors que les obligations internationales sont en hausse de 8,07% et les obligations suisses de 7,38%.
Les taux de la majeure partie de la dette obligataire européenne et japonaise étant déjà confortablement installés en territoire négatif et les taux américains proches de leurs plus bas historiques, il est de plus en plus difficile d’imaginer une poursuite des performances haussières des indices obligataires. Il faut néanmoins se montrer humble quant à toute prédiction sur les taux, ces derniers ayant régulièrement surpris par leur constante compression ainsi que par leur entrée en territoire négatif, ces dernières années.
En parallèle à son « combat » contre la Chine, le président américain s’est lancé dans une guerre rhétorique contre la FED, dirigée par Jérôme Powell, que Donald Trump a lui-même mis à la tête de l’établissement en 2018.
Le président américain, jouant sa réélection dans un peu plus d’un an, souhaiterait apparemment voir la FED en faire plus pour booster les marchés actions et l’économie américaine. En effet, certains facteurs pointent en faveur d’une récession économique. Une telle éventualité réduirait clairement les chances de Donald Trump d’être réélu, il souhaite donc que la FED fasse tout son possible pour que le risque de récession ne se réalise pas.
Selon une récente étude de la banque Morgan Stanley, les indices manufacturiers globaux semblent indiquer une contraction à venir.
Selon cette même étude, les investisseurs en actions américaines ont eu tendance à favoriser les investissements dans des actions défensives ces derniers mois.
Un autre potentiel élément d’inquiétude est l’inversion de la courbe des taux américaine qui était par le passé annonciatrice de récession.
Malgré ces quelques éléments négatifs, et mis à part la volatilité constatée sur le mois écoulé, les marchés actions ont plutôt bien résisté durant ce mois d’août. Exprimé en CHF, le marché américain a baissé de 1,54%, le marché européen de 2,48%, le marché suisse de 0,03% et les marchés émergents, pris dans leur ensemble, de 4,82%. Les marchés actions globaux, exprimés au travers de l’indice MSCI World net, se sont contractés de 2,01%. Par contre, avec une performance de 7,11%, l’or est monté pour le 3ème mois d’affilé.